Les Fleurs du mal (Charles Baudelaire)

XXXIX À CELLE QUI EST TROP GAIE — Ta tête, ton geste, ton air Sont beaux comme un beau paysage ; Le rire joue en ton visage Comme un vent frais dans un ciel clair. Le passant chagrin que tu frôles Est ébloui par la santé Qui jaillit comme une clarté De tes bras et de tes épaules. Les retentissantes couleurs Dont tu parsèmes tes toilettes Jettent dans l’esprit des poètes L’image d’un ballet de fleurs. Ces robes folles sont l’emblême De ton esprit bariolé ; Folle dont je suis affolé, Je te hais autant que je t’aime ! Quelquefois dans un beau jardin, Où je traînais mon atonie, J’ai senti comme une … Continue reading Les Fleurs du mal (Charles Baudelaire)